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LE SYNDROME KUBRICK RETARDE HOLLYWOOD

STUDIO / Juliette Michaud / octobre 1998

 

Des sorties retardées, des titres changés, des différends artistiques... Again and again.

La sortie sans cesse reportée d'EYES WIDE SHUT, le prochain film de Stanley Kubrick, a pris une telle ampleur dans la presse américaine que les journaux ont baptisé toute prise de retard dans les sorties de "syndrome Kubrick". Effectivement, il y a de plus en plus de films à Hollywood qui connaissent des délais de sortie de plus en plus longs et des programmations retardées. Pourtant, le tournage est achevé depuis belle lurette, la bande-annonce est déjà passée en salles et la date de sortie a même été publiée dans les journaux.

Et puis, subitement, les studios changent d'avis : pas le bon moment, pas la bonne stratégie de marketing, pas le bon public, pas le bon montage, pas le bonne météo... Plouf, plouf, et on reprend tout à zéro ! C'est ainsi que de nombreux films prévus initialement pour le milieu de l'année n'arriveront sur les écrans que l'an prochain, si tout va bien. Exemples : EATERS OF THE DEAD de John McTiernan avec Antonio Banderas, rebaptisé pour l'occasion THE 13TH WARRIOR. Pourtant, la bande-annonce à la EXCALIBUR, vue au printemps dans les salles, faisait saliver ! Mais Antonio se serait fait mal au dos sur le tournage, et de nombreux plans devraient être mixés différemment. Sortie repoussée, donc, à une date indéterminée en 1999. Idem pour GLORIA, le remake du film de John Cassavetes réalisé par Sidney Lumet, avec Sharon Stone dans le rôle-titre, et dont le tournage s'est achevé fin 97. En fait, la Columbia n'a pas voulu faire partie de la vague des "films de femmes" annoncée pour cet automne, ni faire de l'ombre à THE MIGHTY, dont Sharon Stone est l'héroïne et qui sort en octobre. Elle a donc décidé de ne sortir GLORIA que début 99. Mais faut-il croire à ces versions officielles ? Surtout quand Hollywood use (et abuse) de l'expression diplomatique et très vague de "creative differences" (différends artistiques) à tout bout de champ quand un réalisateur ne s'entend pas avec un studio...

Pour THE DEEP END OF THE OCEAN, qui devait figurer sur les écrans en septembre, il n'y a, soudain, plus de date de sortie prévue. On dit que Michelle Pfeiffer se serait quelque peu chamaillé avec son metteur en scène Ulu Grosbard, à propos du montage final... Mais bien sûr, tous ces petits retards (fort onéreux, on s'en doute, et très mauvais pour le bouche à oreille), n'interviennent que pour offrir au spectateur le meilleur d'Hollywood ! Wait and see as they say.


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